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À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balancant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! --Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-étre !
-
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

(Charles Baudelaire, poète français, 1821-1867)



L'invitation au voyage


Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

(Charles Baudelaire, poète français, 1821-1867)



Bénédiction

Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié :

- " Ah ! que n'ai-je mis bas tout un noeud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !

Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,

Je ferai rejaillir ta haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés ! "

Elle ravale ainsi l'écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.

Pourtant, sous la tutelle invisible d'un Ange,
L'Enfant déshérité s'enivre de soleil,
Et dans tout ce qu'il boit et dans tout ce qu'il mange
Retrouve l'ambroisie et le nectar vermeil.

Il joue avec le vent, cause avec le nuage,
Et s'enivre en chantant du chemin de la croix ;
Et l'Esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.

Tous ceux qu'il veut aimer l'observent avec crainte,
Ou bien, s'enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l'essai de leur férocité.

Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d'impurs crachats ;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu'il touche,
Et s'accusent d'avoir mis leurs pieds dans ses pas.

Sa femme va criant sur les places publiques :
" Puisqu'il me trouve assez belle pour m'adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer ;

Et je me soûlerai de nard, d'encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un coeur qui m'admire
Usurper en riant les hommages divins !

Et, quand je m'ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main ;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu'à son coeur se frayer un chemin.

Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J'arracherai ce coeur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite,
Je le lui jetterai par terre avec dédain ! "

Vers le Ciel, où son oeil voit un trône splendide,
Le Poète serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l'aspect des peuples furieux :

- " Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés !

Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l'invitez à l'éternelle fête,
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.

Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.

Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème éblouissant et clair ;

Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs ! "

(Charles Baudelaire, poète français, 1821-1867)




Brise marine

La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres.
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts ni fertiles îlots...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
-
(Stéphane Mallarmé, poète français, 1842-1898)




Rien ne t'a promis à moi

Rien ne t’a promis à moi : ni la vie, ni Dieu,
Ni un mien pressentiment secret.
Pourquoi, la nuit, devant le sombre seuil,
Hésites-tu ? le bonheur fait-il mal ?
           
Je ne vais pas sortir, te crier : « Sois l’unique,
Reste avec moi jusqu’à l’heure de la mort ! »
Je ne fais que parler, de ma voix de cygne,
Avec la lune injuste.

(Anna Akhmatova, poétesse russe, 1889-1966)




Haikus médiévaux

Dans leur science du temps les fleurs des
Champs d'automne
Ont toutes le parfum des rayons de la lune
-
(Jien, poète japonais, 1155-1225)




La lune? Ce n'est plus la même
Le printemps? Ce n'est plus
Le printemps d'autrefois.
Moi seul
N'ai pas changé.
Ô fleurs du ciel!
Tombez en obscures nuées
Au point que la vieillesse
En perde son chemin
-
(Ariwara no Narihara , poète japonais, 825-879)




Le vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon cœur, navire déserté ?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !

(Emile Nelligan, poète québécois, 1879-1941)



La romance du vin

 Tout se mêle en un vif éclat de gaîté verte.
O le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en choeur,
Ainsi que les espoirs naguères à mon coeur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.


O le beau soir de mai ! le joyeux soir de mai !
Un orgue au loin éclate en froides mélopées
Et les rayons, ainsi que de pourpres épées,
Percent le coeur du jour qui se meurt parfumé.


Je suis gai ! je suis gai ! Dans le cristal qui chante,
Verse, verse le vin ! verse encore et toujours,
Que je puisse oublier la tristesse des jours,
Dans le dédain que j'ai de la foule méchante !


Je suis gai ! je suis gai ! Vive le vin et l'Art !...
J'ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,
Des vers qui gémiront les musiques funèbres
Des vents d'automne au loin passant dans le brouillard.


C'est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir poète et l'objet du mépris,
De se savoir un coeur et de n'être compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d'orage !


Femmes ! je bois à vous qui riez du chemin
Où l'Idéal m'appelle en ouvrant ses bras roses;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main !


Pendant que tout l'azur s'étoile dans la gloire,
Et qu'un hymne s'entonne au renouveau doré,
Sur le jour expirant je n'ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire !


Je suis gai ! je suis gai ! Vive le soir de mai !
Je suis follement gai, sans être pourtant ivre !...
Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre;
Enfin mon coeur est-il guéri d'avoir aimé ?


Les cloches ont chanté; le vent du soir odore...
Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis si gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh ! si gai, que j'ai peur d'éclater en sanglots !

(Emile Nelligan, poète québécois, 1879-1941)



Green

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

(Paul Verlaine, poète français, 1844-1896)



Don du poème

Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée !
Noire, à l'aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d'aromates et d'or,
Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor
L'aurore se jeta sur la lampe angélique,
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.

Ô la berceuse, avec ta fille et l'innocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance
Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour des lèvres que l'air du vierge azur affame ?

(Stéphane Mallarmé, poète français, 1842-1898)



Il n’y a pas d’amour heureux

Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n’y a pas d’amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n’y a pas d’amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n’y a pas d’amour heureux

Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux

(Louis Aragon, poète, romancier et journaliste français, 1897-1982)




Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.

(Paul Eluard, poète français, 1895-1952)


À peine défigurée

Adieu tristesse,
Bonjour tristesse.
Tu es inscrite dans les lignes du plafond.
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime

Tu n'es pas tout à fait la misère,
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire.

Bonjour tristesse.
Amour des corps aimables.
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps.
Tête désappointée.
Tristesse, beau visage.

(Paul Eluard, poète français, 1895-1952)



Barbara


Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest


Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

(Jacques Prévert, poète français, 1900-1977)



Le Cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le cœur
Il dit oui à ce qu’il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

(Jacques Prévert, poète français, 1900-1977)



Ah ! ce n'est pas la peine...

Ah ! ce n'est pas la peine qu'on en vive
Quand on en meurt si bien
Pas la peine de vivre
Et voir cela mourir, mourir
Le soleil et les étoiles

Ah ! ce n'est pas la peine de vivre
Et de survivre aux fleurs
Et de survivre au feu, des cendres
Mais il vaudrait si mieux qu'on meure
Avec la fleur dans le coeur
Avec cette éclatante
Fleur de feu dans le coeur.

(Hector de Saint-Denys Garneau, poète québécois, 1912-1943)


Il existe pourtant...

Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
la belle vigueur des fruits
Je ne connais pas tous les fruits par cœur
ni la chaleur bienfaisante des fruits sur un drap blanc

Mais des hôpitaux n’en finissent plus
des usines n’en finissent plus
des files d’attente dans le gel n’en finissent plus
des plages tournées en marécages n’en finissent plus

J’en ai connu qui souffraient à perdre haleine
n’en finissent plus de mourir
en écoutant la voix d’un violon ou celle d’un corbeau
ou celle des érables en avril

N’en finissent plus d’atteindre des rivières en eux
qui défilent charriant des banquises de lumière
des lambeaux de saisons     ils ont tant de rêves

Mais les barrières       les antichambres n’en finissent plus
Les tortures        les cancers n’en finissent plus
les hommes qui luttent dans les mines
aux souches de leur peuple
que l’on fusille à bout portant     en sautillant de fureur
n’en finissent plus
de rêver couleur d’orange

Des femmes n’en finissent plus de coudre des hommes
et des hommes de se verser à boire

Pourtant malgré les rides multipliées du monde
malgré les exils multipliés
les blessures répétées
dans l’aveuglement des pierres
je piège encore le son des vagues
la paix des oranges

Doucement Cézanne se réclame de la souffrance du sol
                                                    de sa construction
et tout l’été dynamique s’en vient m’éveiller
s’en vient doucement     éperdument me léguer ses fruits

(Marie Uguay, poète québécoise, 1955-1981)


Amour délice et orgue

pieds nus dans un jardin d'hélices
hier j'écrivais pour en arriver au sang
aujourd'hui j'écris amour délice et orgue
pour en arriver au coeur
par le chemin le plus tortueux
noueux noué
chemin des pierres trouées
pour en arriver où nous en sommes
pas très loin
un peu à gauche de la vertu
à droite du crime
qui a laissé une large tache de rouille
sur nos linges propres tendus au soleil
pour en arriver où
je me le demande
pour en arriver à l'anti-rouille
amour délice et orgue
ou pour en arriver au coeur tout simplement ?

tout simplement

(Roland Giguère, poète québécois, 1929-2003)




Que la nuit soit parfaite…  

Que la nuit soit parfaite si nous en sommes dignes
Nulle pierre blanche ne nous indiquait la route
Où les faiblesses vaincues achevaient de mourir
Nous allions plus loin que les plus lointains horizons
Avec nos épaules et nos mains
Et cet élan pareil
Aux étincelles des insondables voûtes
Et cette faim de durer
Et cette soif de souffrir
Nous étouffant au cou Comme mille pendaisons
Nous avons partagés nos ombres

Plus que nos lumières
Nous nous sommes montrés
Plus glorieux de nos blessures
Que des victoires éparses
Et des matins heureux
Et nous avons construit mur à mur
La noire enceinte de nos solitudes
Et ces chaînes de fer rivées à nos chevilles
Forgées du métal le plus dur
Que parfaite soit la nuit où nous nous enfonçons
Nous avons détruit tout bonheur et toute tendresse
Et nos cris désormais
N’auront plus que le tremblant écho
Des poussières perdues
Aux gouffres du néant.

 (Alain Grandbois, poète québécois, 1900-1975 dans son recueil « Les îles de la nuit »)

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Citation du jour

« Certains se font de la poésie une idée si vague qu'ils prennent ce vague pour l'idée même de la poésie. »
Paul Valéry

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Poèmes favoris



PHOTO: Teresa Grau Ros / CC BY-SA 2.0




Poème sanskrit

Admire ce jour,
Car il est la vie.
La vie même de la vie.
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Tout est là, dans sa courte durée:
Toute la réalité, toute la vérité de l'existence,
La félicité de la croissance,
La splendeur de l'action,
La gloire de la puissance...
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Car hier n'est qu'un rêve
Et demain n'est qu'une vision.
Mais aujourd'hui, bien vécu,
Fait de chaque hier un rêve de bonheur
Et de chaque demain une vision d'espoir.
-
Donc, vis ce jour avec confiance.

(Anonyme, extrait du Mahâbhârata, texte sacré hindou, écrit entre le IV siècle avant JC et le IV siècle après JC)
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Paris at night

Trois allumettes, une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscurité toute entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.

(Jacques Prévert, poète et scénariste français, 1900-1977)

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La complainte


Que sont mes amis devenus,
Que j'avais de si près tenus...
Et tant aimés ? Ils ont été trop clair semés,
Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte.
-
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte, les emporta.
-
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branches feuille
Qui n'aille à terre... Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre aux temps d'hiver.
-
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte, en quelle manière.
-
Que sont mes amis devenus,
Que j'avais de si près tenus...
Et tant aimés ? Ils ont été trop clair semés,
Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte.
-
-Le mal ne sait pas seul venir.
Tout ce qui m'était à venir...M'est avenu.
-
Pauvres sens et pauvre mémoire,
M'a Dieu donné le Roi de gloire
Et pauvre rente... et froid au cul quand bise vente.
Le vent me vient, le vent m'évente. L'amour est morte.
-
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte… les emporta.

(Rutebeuf, poète médiéval français, vers 1230-vers1285)

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Le pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours.
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit, sonne l'heure,
Les jours s'en vont, je demeure.

Les mains dans les mains, restons face à face,
Tandis que, sous
Le pont de nos bras, passe
Des éternels regards l'onde si lasse.

Vienne la nuit, sonne l'heure,
Les jours s'en vont, je demeure.

L'amour s'en va comme cette eau courante,
L'amour s'en va.
Comme la vie est lente
Et comme l'espérance est violente.

Vienne la nuit, sonne l'heure,
Les jours s'en vont, je demeure.

Passent les jours et passent les semaines,
Ni temps passé ,
Ni les amours reviennent.
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.

Vienne la nuit, sonne l'heure,
Les jours s'en vont, je demeure.

(Guillaume Apollinaire, poète français, 1880-1918)




L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

(Charles Baudelaire, poète et critique d'art français, 1821-1867)



À une dame créole

Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés,
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

(Charles Baudelaire, poète et critique d'art français, 1821-1867)



Le balcon

Mère des souvenirs maîtresse des maîtresses
O toi, tous mes plaisirs ! O, toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs maîtresse des maîtresses,
-
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voiles de vapeurs roses
Que ton sein m'était doux ! Que ton coeur m'était bon
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
-
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
Que l'espace est profond ! Que le coeur est puissant
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
-
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, O douceur ! O poison !
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
-
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton coeur si doux
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses !
-
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lavés au fond des mers profondes ?
O serments ! O parfums ! O baisers infinis !
-
(Charles Baudelaire, poète et critique d'art français, 1821-1867)





Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.

(Arthur Rimbaud, poète français, 1854-1891)



If
version originale anglaise suivi d'une traduction française


If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise:

If you can dream -and not make dreams your master
If you can think -and not make thoughts your aim
If you can meet Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build'em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: "Hold on!"

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings -nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds' worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that's in it,
And -which is more- you'll be a Man, my son!

(Rudyard Kipling, auteur britannique, 1865-1936)




Si

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

(traduction du poème IF de Kipling faite par André Maurois)



Chanson d'automne

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure,

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà
Pareil à la
Feuille morte.

(Paul Verlaine, poète français, 1844-1896)

-

Invictus

Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.

In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.

Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul.

(Composé en 1875 par le poète britannique William Ernest Henley mais publié en 1888)



Invictus
(traduction française)

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière,

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé,

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

(Composé en 1875 par le poète britannique William Ernest Henley mais publié en 1888)



Llanto por Ignacio Sanchez Mejias

(traduction française)

Parce que tu es mort pour toujours,
Comme tous les morts de la Terre,
Comme tous les morts qu’on oublie
En un monceau de chiens éteints.
Nul ne te reconnaît. Non. Mais je chante.
Je chante pour plus tard ton profil et ta grâce.
L’insigne maturité de ton érudition,
Ton appétit de mort et le goût de ta bouche.
La tristesse qu’avait ta vaillance allégresse.
Il tardera à naître, si toutefois il naît,
Un andalou si clair, si riche d’aventure.
Je chante son élégance avec des mots qui pleurent
Et j’évoque un vent triste parmi les oliviers. 

(Federico Garcia Lorca composa ce poème en 1934 à la mémoire de son ami le torero sévillan Ignacio Sanchez blessé mortellement pendant une corrida)




 Attends-moi
                       

                       À Valentina Serova        

Si tu m'attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort.
Attends, quand la pluie jaune
Apporte la tristesse,
Attends quand la neige tournoie,
Attends quand triomphe l'été
Attends quand le passé s'oublie
Et qu'on attend plus les autres.
Attends quand des pays lointains
Il ne viendra plus de courrier,
Attends, lorsque seront lassés
Ceux qui avec toi attendaient.

Si tu m'attends, je reviendrai.
Ne leur pardonne pas, à ceux
Qui vont trouver les mots pour dire
Qu'est venu le temps de l'oubli.

Et s'ils croient, mon fils et ma mère,
S'ils croient, que je ne suis plus,
Si les amis las de m'attendre
Viennent s'asseoir auprès du feu,
Et s'ils portent un toast funèbre
A la mémoire de mon âme..
Attends. Attends et avec eux
refuse de lever ton verre.

Si tu m'attends, je reviendrai
En dépit de toutes les morts.
Et qui ne m'a pas attendu
Peut bien dire : « C'est de la veine ».
Ceux qui ne m'ont pas attendu
D'où le comprendraient-ils, comment
En plein milieu du feu,
Ton attente
M'a sauvé.
Comment j'ai survécu, seuls toi et moi
Nous le saurons,
C'est bien simple, tu auras su m'attendre,
comme personne.

               
(Constantin Simonov, poète russe,1915-1979)



Il n’y a pas d’amour heureux
Louis ARAGON
Poète, romancier et journaliste français (1897-1982)
Recueil : "La Diane française"
1946

Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n’y a pas d’amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n’y a pas d’amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n’y a pas d’amour heureux

Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux




Que serais-je sans toi ?
Louis ARAGON
Recueil : "Le Roman inachevé"


Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu’il fait jour à midi, qu’un ciel peut être bleu
Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne
Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l’homme ne sait plus ce que c’est qu’être deux
Tu m’as pris par la main comme un amant heureux.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N’est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.



Aimer à perdre la raison
Louis ARAGON
Recueil : "Le Fou d'Elsa"

Aimer à perdre la raison
Aimer à n’en savoir que dire
A n’avoir que toi d’horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison

Ah c’est toujours toi que l’on blesse
C’est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu’on insulte et qu’on délaisse
Dans toute chair martyrisée

Aimer à perdre la raison
Aimer a n’en savoir que dire
A n’avoir que toi d’horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison

La faim, la fatigue et le froid
Toutes les misères du monde
C est par mon amour que j’y crois
En elle je porte ma croix
Et de leurs nuits ma nuit se fonde

Aimer a perdre la raison
Aimer a n’en savoir que dire
A n’avoir que toi d’horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer a perdre la raison


       

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Citation du jour

« La poésie libère la magie des mots. »
Stéphane Jean 

-


Boris Pasternak

Pablo Neruda

Louis Aragon

Anthologie de la poésie

Poética

185 citations pour mieux vivre





PHOTO: Celestine Chua / CC BY 2.0

Aucun problème ne peut être solutionné à partir du niveau de conscience qui l'a engendré.
Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955



Vérité (31)

Cherchez et vous trouverez.
(Matthieu, VII, 7 dans la Bible)

On ne passe pas de l'erreur vers la vérité, mais de vérité en vérité, d'une vérité moindre vers une vérité plus grande.
(Vivekananda, philosophe et instructeur spirituel indien, 1863-1902)


Entendre une chose dix fois n'équivaut pas à la voir une fois. Voir une chose dix fois n'équivaut pas à la vivre une fois.
(Proverbe vietnamien)

La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.
(Albert Camus, écrivain et philosophe français, Prix Nobel de littérature en 1957, 1913-1960)

Vaincre les ténèbres par la science.
(Devise de l'Université libre de Bruxelles)

Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve.
(Euclide, mathématicien grec de l'Antiquité, vers 325 av. J.C.)

Assurons-nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point.
(Fontenelle, écrivain français, 1657-1757)

Les miroirs devraient réfléchir avant de renvoyer les images.
 (Jean Cocteau, poète, dramaturge, dessinateur, scénographe et cinéaste français, 1889-1963)

La vérité ne triomphe jamais, mais ses adversaires finissent par mourir.

(Max Planck, physicien allemand, lauréat du prix Nobel de physique en 1918, 1858-1947)

La religion est l'opium du peuple et le marxisme, celui des intellectuels.

(Anonyme)

Credo de l'intellectuel dans l'ancienne Union Soviétique: « Ne pense pas. Si tu penses, ne parle pas. Si tu parles, au moins n'écris pas. Si tu écris, surtout ne publie pas. Si tu publies, dépêche-toi de reconnaître tes erreurs et de te rétracter. »

(Dissidents de l'ex-URSS)

Nous préférons souvent les anciens problèmes aux nouvelles solutions.

(Anonyme)

Il y a plus de choses sur la terre et dans le ciel, Horatio, qu’il n’en est rêvé dans votre philosophie.

(Shakespeare, auteur dramatique anglais, 1564-1616, place cette réplique dans la bouche de Hamlet )

Ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui parlent ne savent pas.

(Lao Tseu, sage chinois, vers 590 av. J.-C.)

Il est aussi facile de se tromper soi-même sans s'en apercevoir qu'il est difficile de tromper les autres sans qu'ils s'en aperçoivent.

(François VI, duc de la Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, 1613-1680)

Aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge.
(Abraham Lincoln, seizième président des Etats-Unis, 1809-1865)


Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre.
(Karl Marx, philosophe, économiste et militant politique allemand, 1818-1883)

Un mensonge répété dix fois demeure un mensonge; répété dix mille fois, il devient une vérité. 
(Adolf Hitler, chef du Parti Nazi et dictateur allemand, 1889-1945)


La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi!
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)


Si vous ne pouvez pas l'expliquer simplement, c'est que vous ne le comprenez pas assez bien.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Ceux qui ne savent pas qu'ils marchent dans l'obscurité ne verront jamais la lumière.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

La vérité est immortelle mais ceux qui la disent ne le sont pas.
(Proverbe thaïlandais)


Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps; vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps; mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps.
(Abraham Lincoln, seizième président des Etats-Unis, 1809-1865)

La pure et simple vérité est rarement pure et jamais simple.
(Oscar Wilde, écrivain irlandais, 1854-1900)


Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien.
(Socrate, philosophe grec de l'Antiquité, 470 ou 469 av. J.-C. - 399 av. J.-C.  tel que cité par Platon dans l'Apologie de Socrate, et dans le Ménon)

Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut.
(René Descartes, philosophe français, 1696-1650 dans son Discours de la méthode)

J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou.
(Abraham Maslow, psychologue américain, 1908-1970)

C'est à des opérations de nettoyage que se consacrent la plupart
des scientifiques durant toute leur carrière. Elles constituent ce que
j'appelle ici la science normale qui (...) semble être une tentative pour forcer la nature à se couler dans la boîte préformée et inflexible que fournit le paradigme. La science normale n'a jamais pour but de mettre en lumière des phénomènes d'un genre nouveau; ceux qui ne cadrent pas avec la boîte passent même souvent inaperçus. Les scientifiques n'ont pas non plus pour but, normalement, d'inventer de nouvelles théories, et ils sont souvent intolérants envers celles qu'inventent les autres. Au contraire, la recherche de la science normale est dirigée vers l'articulation des phénomènes et des théories que le paradigme fournit déjà.
(Thomas Samuel Kuhn, physicien, philosophe et historien des sciences américain, 1922-1996, dans son essai La structure des révolutions scientifiques)

Ce qui nous cause des problèmes n’est pas ce que nous ne savons pas. C'est ce que nous savons avec certitude alors que ce n'est pas vrai.
(Mark Twain, écrivain et humoriste américain, 1835-1910)


Nous exigeons des preuves rigoureuses pour les opinions que nous n'aimons pas, mais nous nous satisfaisons de simples indices pour celles que nous sommes enclins à accepter.
(John Henry Newman, théologien et écrivain catholique britannique, canonisé en 2017, 1801-1890)


Ne combattez l'opinion de personne ; songez que, si l'on voulait dissuader les gens de toutes les absurdités auxquelles ils croient, on n'en aurait pas fini quand on atteindrait l'âge de Mathusalem.
(Arthur Schopenhauer, philosophe allemand, 1788 - 1860)


Effort (18)

Le talent n'existe pas: seuls la discipline et la sueur comptent.
(Jacques Brel, chanteur belge d'expression française, 1929-1978)

Le génie est fait d'un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix neuf pour cent de transpiration.
(Thomas Edison, inventeur, scientifique et industriel américain. 1847-1931)

Dans la vie, il n'y a qu'une chose à faire, se refaire.
(Paul Valéry, poète français, 1871-1945)

Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.
(Devise du prince néerlandais Guillaume 1er d'Orange-Nassau aussi appelé Guillaume le Taciturne, 1533-1584)

Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.

(Lao-Tseu, philosophe chinois qui aurait vécu au VIeme siècle avant Jésus Christ)


La victoire sur soi est la plus grande des victoires.

(Platon, philosophe grec antique, 427 av. J.C.-346 av. J.C.)

Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort.
(Nietzsche, philosophe et philologue allemand, 1844-1900)

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.
(Sénèque aussi appelé Sénèque le Jeune, philosophe, dramaturge et homme d'Etat romain de l'Antiquité,  vers 4 av. J.-C.-65 ap. J.-C.)

Je suis fondamentalement optimiste. Je ne saurais dire si c’est dans ma nature ou si je l’ai cultivé. Une partie de ce qui fait un optimiste, c’est de garder la tête tournée vers le soleil en mettant un pied devant l’autre.

(Nelson Mandela, militant pour les droits civils et homme d'état sud-africain, 1918-2013)

La vie est comme une bicyclette. Pour garder l'équilibre, il faut avancer. 
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Commencez maintenant, pas demain. Demain est une excuse de perdant.
 (Andrew Thompson, alias Andrew Fashion, entrepreneur web américain)  

Tombe sept fois. Relève-toi huit fois.
(Proverbe japonais)

Ne souhaitez pas une vie facile. Souhaitez avoir la force d'affronter une vie difficile.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Si vous consacrez trop de temps à penser à une chose, vous ne la ferez jamais.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Si vous voulez quelque chose que vous n'avez jamais eu, faites quelque chose que vous n'avez jamais fait.
(Anonyme)

Si ce n'est pas vous, qui?  Si ce n'est pas ici, où?  Si ce n'est pas maintenant, quand?
(Tradition hassidique)

Depuis des années, je répète à mes enfants : « l'important, au fond, ce n'est pas d'échouer ou de réussir. L'important est d'avoir donné le meilleur de soi-même pendant la tâche, d'avoir grandi, d'avoir appris, de s'être dépassé. » Parfois, cela mène à la victoire. Sinon, cela mène à la satisfaction du devoir accompli. Ce n'est pas aussi bien. Mais ce n'est pas si mal.
(Jean François Lisée, journaliste, écrivain et homme politique québécois, 1958- )


Les gens disent qu'il faut être passionné par ce que vous faites et c'est totalement vrai. La raison est qu'il est tellement difficile de réussir qu'une personne rationnelle va nécessairement abandonner. C'est vraiment dur. Et vous devez travailler fort sur une période prolongée. Donc, si vous n’aimez pas cela, si vous ne vous amusez pas à le faire, si vous n’aimez pas cela vraiment, vous allez abandonner. 
(Steve Jobs, entrepreneur et inventeur américain, co-fondateur de Apple, 1955-2011)



Succès (19)


Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. 
(Winston Churchill, politicien et écrivain britannique, 1874-1965)

Le seul endroit où succès vient avant travail, c’est dans le dictionnaire.
(Vidal Sassoon, coiffeur britannique, 1928-2012)

Aucun de nous, agissant seul, ne peut atteindre le succès.
(Nelson Mandela, militant pour les droits civils et homme d'état sud-africain, 1918-2013)

Soyez fidèle à vous-même, exprimez-vous, ayez confiance en vous-même, ne cherchez pas chez autrui un modèle de succès à imiter.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Celui qui n'a pas été rassasié à la table de son père ne le sera jamais.
(Proverbe égyptien)

L’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même.

(Robert Louis Stevenson, écrivain écossais, 1850-1894)

N'essaie pas d'être un homme de succès, essaie plutôt de devenir un homme de valeurs.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre chaque fois à un résultat différent.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté.
(Winston Churchill, politicien et écrivain britannique, 1874-1965)

La défaite est un état d'esprit. Personne n'a échoué avant que la défaite ait été acceptée comme une réalité.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Un problème n'est rien d'autre qu'une solution pas encore trouvée.
(Anonyme)

Il n’y a pas de vent favorable pour celui ne connaît pas son port.  
(Sénèque aussi appelé Sénèque le Jeune, philosophe, dramaturge et homme d'Etat romain de l'Antiquité,  vers 4 av. J.-C.-65 ap. J.-C.)

Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 1,000 façons que cela ne fonctionnait pas.
(Thomas Edison, inventeur et industriel américain, 1847-1931)

Le succès couronne une préparation minutieuse et une exécution persévérante. 
(Lobsang Rampa, écrivain ésotériste britannique, 1910-1981)

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.
(Anonyme, dicton originaire de la Rome antique et constamment repris depuis lors)

L'échec est seulement l'opportunité de recommencer d'une façon plus intelligente.
(Henry Ford, ingénieur et industriel américain, 1863-1947)

J'échoue tout d'abord. Puis je recommence. Et je réussis.
(André Malraux, écrivain et homme politique français, 1901-1976, cité par Clara Malraux dans ses mémoires)

Le secret du succès? 1) Faire ce que l'on aime 2) Travailler fort 3) Etre créatif. Voilà tout!
(André Bérard, banquier québécois, 1940-maintenant, entendu dans une entrevue télévisée)


Ce qui compte le plus sur toute la durée d'une vie adulte n'est pas la brillance, le charisme ou l'audace, mais plutôt cette qualité que les Romains appelaient 'gravitas' : la patience, l'endurance et le bon jugement.
 (Eric Sevareid, journaliste et correspondant de guerre américain, 1912-1992.)


Originalité (7)

Ceux qui dansent sont réputés fous par ceux qui n'entendent pas la musique.
(Proverbe soufi)

La simplicité est la sophistication suprême.
(Léonard de Vinci, artiste, inventeur et génie universel florentin, 1452-1519)

Etre original n'est permis que si cela vous fait gagner beaucoup d'argent. L'individualiste pauvre est un hurluberlu; le riche, un génie.
(Anonyme)

La seule différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou.

(Salvador Dali, peintre catalan, 1904-1989)
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Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

La vie est trop courte pour vivre le rêve de quelqu'un d'autre.
(Hugh Hefner, américain, fondateur et propriétaire du magazine de charme Playboy, 1926-2017)

Le clou qui dépasse appelle le marteau.
(Dicton japonais)


Intelligence (6)

L'intelligence artificielle se définit comme le contraire de la bêtise naturelle.

(Woody Allen, réalisateur, scénariste, acteur et humoriste américain, 1935-maintenant)

L'intelligence est soluble dans l'alcool.
(Mario)

Deux choses sont infinies: l'univers et la stupidité humaine; et je ne suis pas sûr à propos de l'univers.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Les machines pourront un jour résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un !
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

 Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement.
(François VI, duc de la Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, 1613-1680)

 Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d’imbéciles qui ne parlaient auparavant qu’au bar après un verre de vin, sans nuire à la communauté. Ils étaient immédiatement réduits au silence, alors qu’ils ont désormais le même droit de parole qu’un Prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles.
(Umberto Eco, écrivain et universitaire italien, 1932-2016)


Formation (2)

La vie elle-même est ton professeur et tu es dans un état d'apprentissage permanent.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

C'est une bonne chose d'apprendre de ses propres erreurs. Mais c'est encore mieux d'apprendre des erreurs des autres.
(Warren Buffet, investisseur américain légendaire, 1930-maintenant)


Gambling (7)

Il avait l'assurance du Chrétien avec quatre As dans son jeu.
(Mark Twain, écrivain américain, 1835-1910)

Un dollar gagné au jeu en vaut deux gagnés au travail.
(Fast Eddie Felson, le personnage joué par Paul Newman dans le film The color of money)

Plus vous jouez intelligemment, plus vous serez chanceux.
(Mark Pilarski, chroniqueur américain spécialisé dans les jeux de hasard)

Les Italiens se ruinent généralement de trois manières: par les femmes, le jeu ou l'agriculture. Ma famille avait choisi la méthode la plus lente.
(Pape Jean XXIII,1881-1963, parlant à des journalistes américains)

Comme tout le monde je suis né joueur, comme quelques-uns je le suis resté.
(Philippe Bouvard, journaliste, humoriste et présentateur de médias français,1929- )

Si vous voulez faire de l'argent avec les casinos, achetez-en un!
(Dicton de Las Vegas)

La loterie est une taxe sur les gens faibles en mathématiques.
(Anonyme)

Chance et hasard (9)


Trois fois de la chance et ce n'est plus de la chance.
(Proverbe allemand)

Le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Quoique les hommes se flattent de leurs grandes actions, elles ne sont pas souvent les effets d'un grand dessein, mais des effets du hasard.

(François VI, duc de la Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, 1613-1680)

Tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité.

(Démocrite, philosophe grec antique, 460 av. J.-C.-370 av. J.C.)

Nul vainqueur ne croit au hasard.

(Nietzsche, philosophe et philologue allemand, 1844-1900)

On ne réussit rien par hasard et tout par système.

(Napoléon Bonaparte, général et empereur des Français, 1769-1821)

Il faut croire en la chance. Sinon, comment expliquer la réussite de ceux que nous n'aimons pas?
(Jean Cocteau, poète, dessinateur, dramaturge et cinéaste français, 1889-1963)

Le destin bat les cartes mais c’est nous qui les jouerons.

(Bernard Moitessier navigateur et écrivain français, 1925-1994)

Monsieur Bond, les gens de Chicago ont un proverbe qui dit ceci : « La première rencontre est un concours de circonstances, la seconde, une coïncidence, la troisième, une action ennemie ». 
(Ian Fleming,  romancier d'espionnage britannique, journaliste, et officier du renseignement naval, 1908-1964, dans son roman Goldfinger)


Relations avec autrui (36)

Il est plus aisé d'être sage pour autrui que pour soi-même.

(François VI, duc de la Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, 1613-1680)

Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent.
(Règle d'or. Appelée aussi éthique de réciprocité, cette règle se retrouve dans presque toutes les traditions spirituelles: Christianisme, Confucianisme, Bouddhisme, Hindouisme, Islam, Judaïsme, Taoïsme, Zoroastrisme.)

Ce n'est pas un gage de bonne santé que d'être bien intégré dans une société profondément malade.
( Jiddu Krishnamurti, philosophe et essayiste indien, 1895-1986)

Les chiens aboient mais la caravane passe.
(Proverbe arabe)

Nos rencontres ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont accordées à notre destinée et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer.
(François Mauriac, écrivain français, 1885-1970; en exergue de son roman Le mystère Frontenac)

Tant que tu ne peux pardonner à autrui d'être différent de toi, tu es encore bien loin du chemin de la sagesse.

(Proberbe chinois)

Utiliser les mots de l'ennemi, c'est le début de la défaite.
(Winston Churchill, politicien et écrivain britannique, 1874-1965)

It's hard to be humble, when you're as great as I am.
(Muhammed Ali, boxeur américain, né en 1942)

Ce qui nous rend la vanité des autres insupportable, c'est qu'elle blesse la nôtre.
(François VI, duc de la Rochefoucauld, écrivain et moraliste français, 1613-1680)

On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.
(Pierre Desproges, humoriste français, 1939-1988)

Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux.
(Alphone Allais, journaliste, écrivain et humoriste français, 1854-1905)

Ce n'est pas parce que tout s'explique que tout s'excuse.
(Christian, un ami de jeunesse)

Le bonheur d'un ami nous enchante. Il nous ajoute. Il n'ôte pas. Si l'amitié s'en offense, elle n'est pas.
(Jean Cocteau, poète, dessinateur, dramaturge et cinéaste français, 1889-1963)

La gloire est un poison qu'il ne faut absorber qu'à petites doses.
(Honoré de Balzac, écrivain français, 1799-1850)

Certaines personnes se comportent face à la gentillesse comme si elle était de la faiblesse.
(Jean, un camarade)

Dès qu'il y a plus de deux personnes, la conversation devient superficielle.
(François Truffaut, cinéaste français, 1932-1984)

Un remède qui guérit la maladie mais tue le malade n'est pas un bon remède.
(Anonyme)

Une définition du mot ami: une personne devant laquelle on peut penser à voix haute.
(Anonyme)

Un vrai gentleman parle sur le même ton à son serviteur et à son roi.
(Dicton anglais)

La modestie ne vient qu'avec l'âge, quand elle vient.
(Marcel Pagnol, écrivain, dramaturge et cinéaste français, 1895-1974)

Certaines personnes modestes ont d'excellentes raisons de l'être. 
(Anonyme)

On doit juger les gens sur leurs actions plutôt que sur leurs paroles.
(Anonyme)

La critique est facile et l'action, difficile.
(Anonyme)

Les humains ne savent pas donner, ils ne font qu'échanger.
(Joris-Karl Huysmans, écrivain et critique d'art français, 1848-1907)

Call it a clan, call it a network, call it a tribe, call it a family: Whatever you call it, whoever you are, you need one!
(Mahatma Ghandi, dirigeant politique, guide spirituel et leader de l'indépendance indienne, 1869-1948)

Le ressentiment consiste à boire un verre de poison et à espérer que cela va tuer notre ennemi.
(Nelson Mandela, homme d'Etat sud-africain et Prix Nobel de la Paix 1993, né en 1918 et mort en 2013)

Nul ne fut plus aimable pour ses amis, ni plus impitoyable pour ses ennemis.

(Épitaphe que le dictateur romain Sylla, né en 138 av. J.-C. et mort en 78 av. J.-C. avait composée pour lui-même)

La véritable amitié ne gèle pas en hiver. 
(Proverbe allemand)

Les vrais amis sont ceux qui, lorsque vous faites le fou, ne pensent pas que vous l’êtes en permanence.
(Erwin T. Randall, écrivain américain)

On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)


Tenez-vous loin des gens négatifs. Ils ont un problème pour chaque solution.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)

Les erreurs sont toujours pardonnables, si on a le courage de les admettre.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Donner une seconde chance à quelqu'un qui t'a trahi, c'est donner une deuxième balle à quelqu'un qui t'a raté.
(Anonyme)

Tout homme m'est supérieur en quelque manière et je m'instruis auprès de lui.
(Ralph Waldo Emerson, essayiste, philosophe et poète américain, 1803-1882)

La seule façon d'avoir un ami est d'en être un.
(Ralph Waldo Emerson)

Ce que vous êtes résonne tellement fort à mes oreilles que je n'entends pas ce que vous dites.
(Ralph Waldo Emerson)




Éthique (2)

La morale est une règle du jeu où depuis toujours tout le monde triche.

 (Jean Cocteau, poète, dramaturge, dessinateur, scénographe et cinéaste français, 1889-1963)


Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)


Liberté (2)


Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.

(Nelson Mandela, militant pour les droits civils et homme d'état sud-africain, 1918-2013)

Je suis le maître de mon destin.
Je suis le capitaine de mon âme.
(Traduction française des deux derniers vers du poème Invictus composé par le Britannique William Ernest Henley en 1875 et publié en 1888)



Politique (6)


Le système parlementaire est très mauvais... mais tous les autres sont pires!
(Winston Churchill, politicien et écrivain britannique, 1874-1965)

Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère.
(Winston Churchill, politicien et écrivain britannique, 1874-1965)

Les utopies d'aujourd'hui seront les réalités de demain.
(Mario)

Police partout, justice nulle part.
(Slogan répété dans de nombreuses manifestations à travers le monde. Il tire son origine d'une phrase de Victor Hugo à propos du coup d’État du 2 décembre 1851 en France: " Ce gouvernement, je le caractérise d’un mot : la police partout, la justice nulle part. " dans Choses vues et daté 8 avril 1851)

Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.
(John Fitzgerald Kennedy, 35 ème président des États-Unis 1917-1963, a prononcé ces paroles lors de son discours d'investiture le 20 janvier 1961)

Les réponses opérationnelles à des problèmes comme le chômage, par exemple, la pollution ou le terrorisme ne sont pas nombreuses.  L’État peut faire appel à des spécialistes plus ou moins compétents, s’entourer d’experts conseils plus ou moins ingénieux, faire preuve lui-même d’une imagination plus ou moins vive, il n’empêche que les solutions-miracles n’existent que dans l’esprit de ceux qui, à l’écart des centres de décisions, et quand ils sont mal informés sur les faits pertinents, règlent les grands problèmes du pays en quelques coups de plumes ou quelques coups de gueule.
(Gérard Pelletier, journaliste, écrivain, politicien et ambassadeur canadien, 1919-1997)





Art (4)


Le premier mérite d'un tableau est d'être une fête pour l'œil.
(Eugène Delacroix, peintre romantique français, 1798-1863)

Il faut commencer par éprouver ce qu'on veut exprimer.

(Vincent Van Gogh, peintre néerlandais, 1853-1890)

Un tableau ne vit que par celui qui le regarde.

(Picasso, peintre, dessinateur et sculpteur espagnol, 1881-1973)


Il faut copier et recopier d’après les maîtres et ce n’est qu’après avoir donné toutes les preuves d’un bon copiste qu’il pourra raisonnablement vous être permis de faire un radis d’après nature. 
 (Edgard Degas, peintre, graveur, sculpteur et photographe français, 1834-1917)


Travail (3)


Si le travail était une chose si merveilleuse, les riches en garderaient une plus large part pour eux-mêmes.
(anonyme)

Je me repose d'un travail en en faisant un autre.
(Jean Cocteau, poète, dramaturge, dessinateur, scénographe et cinéaste français, 1889-1963)

Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il se nourrira toute sa vie.
(Proverbe chinois)


Argent (10)

L'argent ne fait pas le bonheur mais permet de le chercher en toute tranquillité.
(Anonyme)


L'argent ne fait pas le bonheur de ceux qui n'en ont pas.
(Boris Vian, écrivain et musicien français, 1920-1959)

Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

(Proverbe français)

On est toujours le riche de quelqu'un et le pauvre de quelqu'un d'autre.
(Anonyme mais repris par le banquier Guy de Rothschild dans son autobiographie Contre bonne fortune)

L'aisance est nécessaire pour pratiquer la vertu.
(Saint François de Sales, 1567-1622)

Nous sommes craintifs lorsque les autres sont avides et nous sommes avides lorsque les autres sont craintifs.
(Warren Buffett, investisseur américain et l'un des hommes les plus riches du monde, 1930-maintenant)

L'argent est un moyen de défense et de liberté.
(Françoise Sagan, écrivaine française, 1935-2004)

Les hommes sont comme des comptes bancaires. S'ils n'ont pas beaucoup d'argent, ils ne génèrent que peu d'intérêt. 
(Anonyme)

Les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent.
(Charles de Gaulle, militaire, résistant, homme d'Etat et écrivain français, 1890-1970 tel que cité par Alain Peyrefitte dans son livre  C'était de Gaulle)

Un idiot et son argent seront bientôt séparés l'un de l'autre.
(Ma traduction du proverbe anglais: « A fool and his money are soon parted. »


Temps (8)

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
(Anonyme)

Le moment le plus important, c'est maintenant. 
(Anonyme)

Ne pleurez pas parce que c'est terminé, souriez parce que cela s'est produit.
(Theodor Seuss Geisel, dit Dr Seuss, auteur pour enfants et illustrateur, poète et scénariste de nationalité américaine, 1904-1991)

Si vous aimez la vie, ne perdez pas de temps, car le temps constitue ce dont la vie est faite.
(Bruce Lee, artiste martial, acteur, réalisateur, philosophe sino-américain, 1940-1973)

Fais des projets comme si tu devais vivre toujours. Vis comme si tu devais mourir demain.
(Anonyme)

Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent.
(Bouddha)

Un travail prend toujours autant de temps qu'on en a pour le faire.
(Anonyme)

La seule chose permanente, c'est le changement.
(Héraclite, philosophe grec de l'Antiquité, VI ème siècle avant J.C.)

Devoir (1)

Quand l'injustice devient loi, la résistance devient devoir.
(Thomas Jefferson, troisième président des Etats-Unis, 1743-1826)



Spiritualité (3)

Plus on cache à autrui ses pratiques religieuses, et mieux cela vaut.

(Ramakrishna, mystique hindou, 1836-1886)

La religion est une insulte à la dignité humaine. Que ce soit avec ou sans elle, il y aura toujours des gens bien qui font de bonnes choses, et des mauvais qui font de mauvaises choses. Mais pour que des gens bien agissent mal, il faut la religion.
(Steven Weinberg,  né en 1933 est un physicien américain, Prix Nobel 1979)

En apparence, la vie n'a aucun sens. Et pourtant, il est impossible qu'il n'y en ait pas un.
(Albert Einstein, physicien théoricien américain d'origine allemande, 1879-1955)



Provocation (10)

Soldats de la révolution... en avant, Marx!

(Anonyme)

Le gouvernement prétend nous payer et nous prétendons travailler.
(Dicton cubain pour expliquer la mollesse au travail)

De nombreuses Cubaines décentes ne peuvent vivre décemment qu’en faisant des choses indécentes. Si tu es jeune et jolie, qu’est-ce qui te rapporte le plus : suivre des études ou suivre un Espagnol ?
(Message diffusé par les Américains à La Havane en 2006 sur un tableau lumineux de leur Section des intérêts nord-américains)

Il est difficile de faire des prédictions, spécialement à propos du futur.
(Proverbe danois)

Séparatistes de tous les pays, unissez-vous !
(Guy-Guy Bouzoune, pseudonyme de Jacques Rouvière, écrivain et humoriste français né en 1938)


 Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. 
(Auguste Blanqui, révolutionnaire socialiste français, 1805-1881)

Il est interdit d'interdire. 
(Un des slogans de Mai 68 en France lancé par le comédien, auteur et humoriste Jean Yanne)

Heureux l'étudiant qui, tout comme la rivière, suit son cours dans son lit.
(Graffiti inscrit sur les toilettes du Séminaire de Sherbrooke à l'époque où j'y faisais mes études collégiales)

La prostituée n'est pas, comme le prétendent les féministes, la victime des hommes, mais plutôt leur conquérant, un hors-la-loi qui contrôle le canal sexuel entre la nature et la culture.
(Camille Paglia, écrivaine, professeure, critique sociale américaine d'origine italienne, 1947-)

Il vaut mieux mourir selon les règles, que de réchapper contre les règles.
(Molière, comédien et dramaturge français, 1622-1673, dans sa pièce L'amour médecin)


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Citation du jour

« Une citation dans un discours, un article ou un livre est comme un fusil dans les mains d’un soldat. Cela parle avec autorité. »

Brendan Francis Brown


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